Page:Poincaré - La mécanique nouvelle, 1923.djvu/27

Cette page n’a pas encore été corrigée

LA MÉCANIQUE NOUVELLE

CONFÉRENCE
DE
M. H. POINCARÉ,
MEMBRE DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE ET DE L ACADÉMIE DES SCIENCES.
Association française pour l’Avancement des Sciences
Congrès de Lille, 1909.


A la séance d’ouverture du Congrès, M. le professeur Landouzy, président, a remis la grande Médaille d’or de l’Association à M. Henri Poincaré, membre de l’Académie française et de l’Académie des Sciences. Le mardi, 3 août, à Sh 30m du sojr, au Grand Théâtre, M. Poincaré a fait la conférence suivante devant un auditoire d’élite, attiré par la réputation universelle de l’illustre conférencier.

Si quelque partie de la science paraissait solidement établie, c’était certainement la mécanique newtonienne ; on s’appuyait sur elle avec confiance et il ne semblait pas qu’elle pût jamais être ébranlée. Mais les théories scientifiques sont comme les empires, et si Bossuet était ici, il trouverait sans doute des accents éloquents pour en dénoncer la fragilité. Toujours est-il que la Mécanique newtonienne commence à rencontrer des sceptiques, et qu’on nous annonce déjà que son temps est fini. Je voudrais vous faire connaître quelles sont les raisons de ces hérétiques et il faut avouer que quelques-unes d’entre elles ne sont pas sans valeur ; et je voudrais surtout vous expliquer en quoi consiste la mécanique nouvelle qu’on se propose de mettre à la place de l’ancienne.

Le principe fondamental de la dynamique de Newton, c’était celui qui nous enseigne que les effets d’une force sur un corps mobile sont indépendants