CHAPITRE II
Samedi 1er septembre 1917.
Conseil de cabinet tenu au Quai d’Orsay en dehors de moi. Ribot m’avait dit hier qu’il prendrait l’intérim de l’Intérieur. Au contraire, à 3 heures et demie, il m’envoie à signer un décret confiant cet intérim à Steeg, en remplacement de Malvy, dont la démission est acceptée.
Les journaux du soir publient une note indiquant que le Conseil de cabinet a décidé de confier l’intérim à Steeg, et que Ribot a rappelé devant ses collègues les services rendus pendant trois ans par Malvy à la défense nationale. Ribot couvre donc Malvy de fleurs, mais il s’en sépare. Les journaux ajoutent, dans un commentaire, d’ailleurs officieux, qu’il n’est question que de l’intérim, parce que le président du Conseil se propose de faire d’autres remaniements.
Le général russe Jankewitch, jeune, dégagé, élégant, vient me remercier de la cravate de commandeur qu’il a reçue.
Il m’expose les embarras que lui causent les