Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 9, 1932.djvu/233

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE VIII


La question du renvoi des vieilles classes. — Encore la Conférence de Stockholm. — L’affaire du Gœben et du Breslau devant la Commission de la marine. — L’affaire du Bonnet rouge. — Invitation du roi Victor-Emmanuel III. — Voyage en Italie avec Léon Bourgeois. — Un manifeste du pape. — Remise, à Verdun de la grand’croix de la Légion d’honneur à Pétain.


Mercredi 1er août 1917.

À la Chambre, la discussion continue sur le renvoi des vieilles classes. Triste surenchère électorale. L’esprit de guerre paraît s’éteindre de plus en plus. Painlevé résiste de son mieux aux demandes dont il est assailli, mais il est parfois amené, malgré tout, à faire trop de concessions.

L’affaire de Stockholm a repris toute son acuité après la venue d’Henderson et des délégués des Soviets. Le parti socialiste français s’est mis de plus en plus à la remorque des pacifistes. Entraîné par les Russes, il a promis de se rendre à la conférence. Guesde et trente-cinq autres voudraient au moins qu’on prît des précautions au sujet du programme et qu’on y inscrivît les responsabilités de la guerre. Ils publient une lettre dans ce sens. Renaudel louvoie. Il dépose une demande d’interpellation qui sera discutée demain. Ribot et Painlevé, qui devaient partir ce soir pour Londres, sont obligés d’ajourner leur départ.

Abel Ferry me dit qu’il a visité les défenses allemandes près de Berry-au-Bac et les a trouvées supérieures aux nôtres. Il insiste sur la nécessité