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de l’alliance, la Roumanie a naturellement voulu préciser. La Russie a traîné les négociations en longueur et ne s’est décidée qu’au moment où elle battait en retraite. Il était impossible à ce moment pour la Roumanie de marcher sans se faire écraser. Mais elle n’a pas perdu son temps, elle a préparé son armée. La France a heureusement pris le parti de rester à Salonique. Nous savons que cette décision est due, en grande partie, à votre influence personnelle. Nous considérons le théâtre des Balkans comme très important et nous croyons que c’est là que se décidera le sort de la guerre. M. Bratiano reste sincèrement déterminé à entrer en ligne. »

M. Sonnino répugne toujours à la formation du nouvel organisme interallié imaginé par Briand, encore qu’il soit accepté par l’Angleterre et par la Russie. Pour lui, une conférence diplomatique établie à Paris ne saurait prendre aucune décision sérieuse sans en référer aux gouvernements alliés. Elle ne peut se substituer à eux. (Barrère, nos 62 et suiv.)

Jeudi 20 janvier.

De Barrère, n° 70 : « Le ministre d’Italie au Monténégro télégraphie à la date du 18 qu’il quitte Scutari avec ses collègues d’Angleterre, de France, de Russie, pour se rendre en Italie. Le départ a lieu à la demande du roi, transmise par le président du Conseil qui part prochainement avec la famille royale. Le roi de Monténégro reste à Podgoritza. »

De Scutari, 18 janvier, M. Delaroche-Vernet : « Les négociations sont rompues entre le Monténégro et l’Autriche. Le roi Nicolas et sa famille