CHAPITRE VII
Samedi 1er juillet.
Journée splendide. Les prévisions météorologiques se sont réalisées. Les prévisions militaires également. L’offensive anglaise a pu commencer ce matin. Le sang coule à flots au nord de la Somme.
Pendant ce temps, le soleil joue dans les arbres de l’Élysée. Ormes, sycomores, marronniers d’Inde, acacias ont des verts de toutes nuances qui font, dans la lumière, une harmonie délicieuse. Ramiers, merles et petits oiseaux s’ébattent sur la pelouse. Des troupeaux de corneilles viennent picorer dans les massifs et mènent dans les feuillages une vie infernale. Les géraniums et les bégonias, rangés dans les plates-bandes, jettent des notes rouges dans la verdure. Et là-bas, à Verdun, ou dans la Somme, meurent des milliers de braves. Devant Verdun, nous avons de nouveau perdu l’ouvrage de Thiaumont. Sur la Somme, le général de Castelnau et Pénelon téléphonent que le 20e corps s’est couvert de gloire.