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ses montagnes contre les troupes autrichiennes. (M. Delaroche-Vernet, n° 14.)

M. Fougères, directeur de l’École française d’Athènes, a rapporté à M. Guillemin (n° 43) l’écho des conversations tenues dans certains milieux intellectuels grecs par le professeur Krauss, de Berlin, venu pour donner ses soins au roi Constantin. Le docteur Krauss a présenté comme certaine et prochaine une attaque sur Salonique ; les Bulgares seraient encadrés par les Austro-Allemands. D’autre part, pour jeter la méfiance dans nos rapports avec la Grèce, il aurait déclaré que notre débarquement à Salonique n’était qu’un commencement et que les Alliés projetaient d’occuper successivement Volo, Chalcis et même le Pirée. Enfin, il aurait reconnu que le coût de la vie atteignait en Allemagne des prix exceptionnellement élevés et que pour des raisons économiques, la guerre devrait sans doute prendre fin avant un an.

L’après-midi, Mme Poincaré et moi, nous visitons place de la Bourse et boulevard Voltaire de vastes locaux où la Chambre de commerce a installé, avec la collaboration des maires des vingt arrondissements, des dépôts de vêtements et de provisions destinés aux poilus ; et nous remettons naturellement notre souscription. Sur notre parcours, la foule se montre très empressée. Il ne semble pas que la lassitude et le découragement fassent le moindre progrès. Le soir, départ pour la 10e armée.

Dimanche 9 janvier.

Arrivée vers 8 heures du matin à Bryas, au nord-est de Saint-Pol. Le général d’Urbal m’at-