CHAPITRE III
Mercredi 1er mars 1916.
J’ai quitté Paris hier soir avec le général Duparge et le colonel Pénelon. Vers 8 heures du matin, arrivée à Nettancourt. Le général Humbert, qui commande l’armée de l’Argonne, a son quartier général dans un château voisin. Il s’attend, dit-il, à être prochainement attaqué sur son front et il ajoute : « Si les Allemands prenaient l’offensive au nord-ouest de Verdun, Vauquois serait indéfendable. »
De Nettancourt, je me rends à Brabant-le-Roi et à Revigny qui abrite une section d’auto-camions, mais qui n’est plus qu’un amoncellement de ruines. Puis je pars pour Vavincourt, par Bar-le-Duc. Je traverse la ville et dans la rue de la Banque, je longe, sans m’y arrêter, la maison où sont hospitalisés nos pauvres meubles de Sampigny, mutilés et dispersés par le bombardement, mais jalousement gardés par notre jardinière du Clos et par le fidèle Bravo, notre chien-loup. J’arrive à Vavincourt, où le général Maistre, commandant le XXIe corps, cantonne en ce