CHAPITRE III
Vendredi 1er octobre.
M. Chaumet, député, qui est allé, lui aussi, en mission parlementaire à Moudros et aux Dardanelles, a trouvé, me dit-il, nos troupes dans un excellent état moral, mais dans une situation militaire intolérable, toute offensive étant définitivement paralysée. Il est temps de prendre nettement parti entre Gallipoli, où nous a entraînés naguère le cabinet de Londres, et Salonique, où il n’a pas jusqu’ici favorisé notre débarquement. Les télégrammes de ce matin prouvent que la plupart de nos agents à l’étranger sont très préoccupés des lenteurs britanniques. Grey ne veut pas s’associer à la démarche un peu raide que Sazonoff propose de faire à Sofia. Il préférerait maintenant qu’on se contentât de donner au gouvernement bulgare un avertissement modéré, de lui dire que sa mobilisation est de nature à inquiéter la Serbie et d’ajouter que, s’il est vrai que des officiers allemands soient arrivés à Sofia, les quatre puissances alliées pourront difficilement empêcher les Serbes