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toutes les négociations diplomatiques nécessitées par les événements, la France et ses Alliés continuent d’avoir en vue les intérêts de la Serbie. Si nous lui demandons de consentir à certains sacrifices, c’est parce qu’ils peuvent être la condition du succès définitif. Ils seront, d’ailleurs, grandement compensés par les avantages considérables que les Alliés ont l’intention d’assurer à la Serbie et qui comprendront, au moins, l’annexion de la Bosnie et de l’Herzégovine, avec un large accès sur l’Adriatique… »

Je communique au Conseil, qui l’approuve, un projet de message, destiné à recommander la constance et l’union. « Vous trouverez naturel, dis-je notamment, qu’après une année de guerre, le président de la République tienne à honneur de s’associer au gouvernement et aux Chambres pour rendre un hommage d’admiration et de reconnaissance à la nation et à l’armée. Lorsque, il y a douze mois, j’ai recommandé au pays cette union sacrée qui était et qui demeure une des conditions de la victoire, je ne doutais pas que mon appel ne fût immédiatement entendu. Seuls, nos ennemis, qui ont toujours méconnu la France, pouvaient croire que nous offririons à leur brutale agression le concours de nos dissentiments… » Après avoir fait l’éloge de nos soldats, j’ajoute « Dans l’égarement de son orgueil, l’Allemagne s’était représenté une France légère, impressionnable, mobile, incapable de persévérance dans les desseins et de ténacité dans l’effort. Le peuple et l’armée continuent d’opposer à ce jugement calomnieux la réalité de leur force tranquille… » Et je termine par ces mots : « La seule paix que puisse accepter la République est celle qui garantira la sécurité