CHAPITRE VII
Jeudi 1er juillet.
Lentement, lentement, l’année se traîne et la victoire ne vient pas. Joffre, me dit Millerand, est aujourd’hui décidé à tenir avec les commandants de groupes des réunions périodiques. Il consent, d’autre part, à donner, comme le gouvernement le lui a demandé, des permissions successives aux militaires de tous grades. Elles seront de huit jours, non compris l’aller et le retour, et seront accordées dans la proportion, encore un peu faible, de trois ou quatre par cent hommes. La prolongation indéfinie de la guerre rend ces périodes de repos indispensables, non seulement pour les combattants, mais pour leurs familles. Il eût été vraiment inhumain de les leur refuser plus longtemps.
Plusieurs sénateurs modérés, Audiffret, Guillier, Brindeau, et d’autres, préoccupés de la campagne qui se poursuit contre Millerand, m’affirment que l’élimination ou même la retraite volontaire du