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trop justifiées. Tout, dès cette époque, était soigneusement préparé et la partie se déroule, telle que l’ont prévue et voulue les deux empires du centre.

Nous voici, du moins, rassurés sur le Nord de l’Europe. De Stockholm, M. Thiébaut nous annonce48 que, dans la journée d’hier, la Suède et la Norvège se sont réciproquement communiqué leur résolution de maintenir, entre toutes les puissances belligérantes, leur complète neutralité.

À Cettigné, la roi Nicolas proteste de la loyauté de ses intentions auprès de M. Delaroche-Vernet. Des navires de guerre autrichiens ont commencé à bombarder Antivari. Le roi a donné l’ordre d’équiper les batteries du Lovçen et de tirer sur les forts de Cattaro49.

À Tokyo, après une entrevue entre l’empereur et le prince Fushimi, le gouvernement japonais a décidé de remplir sans réserve ses devoirs d’allié et en a prévenu l’ambassadeur d’Angleterre50.

D’Algérie, de Tunisie, du Maroc, affluent les meilleurs renseignements sur l’état d’esprit des colons et des indigènes. Les uns et les autres s’empressent de venir combattre sous le drapeau français. De Rabat, notamment, le général Lyautey télégraphie que le sultan fait preuve d’un loyalisme impeccable51. Le résident général ajoute qu’il est prêt à rester à son poste, si telle est la volonté du gouvernement, mais que ce parti sera cruel à un soldat et à un Lorrain de la frontière. Désormais, dit-il, il considère avant tout le Maroc comme