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seulement aux Maronites, aux Grecs et Syriens catholiques, aux Arméniens, aux Grecs orthodoxes, mais aux Arabes et aux Turcs réfugiés politiques. Nous ne voulons pas, en effet, confondre avec les dirigeants actuels de Constantinople des peuples avec lesquels nous avons toujours entretenu de cordiales relations.

La bataille continue entre la mer et la région d’Armentières ; elle est particulièrement violente en Belgique.


Mercredi 11 novembre

J’apprends qu’hier nous avons dû abandonner Dixmude12. M. Augagneur me dit, en outre, que les fusiliers marins sont très éprouvés et ont besoin de repos. Enfin, d’un radio allemand, il résulterait qu’en Belgique deux mille hommes de notre cavalerie auraient été faits prisonniers.

Les combats sont également très rudes en Lorraine, notamment dans la région de Saint-Mihiel. J’avais fait prévenir Joffre que je ne voulais pas tarder au delà de dimanche à me rendre dans l’Est. Le général en chef me demande encore d’ajourner ma visite pour ne pas gêner les opérations projetées. Il insiste en ce sens dans deux télégrammes adressés à Millerand. MM. Dubost et Deschanel, qui m’avaient exprimé le désir de m’accompagner, sont, à plus forte raison, priés de s’abstenir.



12. Voir LE GOFFIC, Steenstraete, p. 1 à 50 (« la Nuit du 10 novembre, l’Adieu à Dixmude. ») Voir du même auteur : Dixmude, un chapitre de l’Histoire des fusiliers marins. — Saint-Georges et Nieuport, suite et fin de l’Histoire des fusiliers marins (Plon-Nourrit et Cie).