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l’exemple de l’union sacrée, ces Français de bonne volonté ont fondé immédiatement un grand Comité de secours national, qui va chercher à stimuler les libéralités privées et dont la voix sera partout entendue.



27. Télégramme de M. Paul Cambon n° 226.
28. De Pétersbourg, nos 376 et 380.


Samedi 8 août

D’après les télégrammes de notre ambassadeur à Berne, les mouvements de troupes autrichiennes continueraient sans interruption vers la frontière française et plus particulièrement vers l’Alsace. M. Doumergue prie le comte Szecsen de passer au quai d’Orsay. Il lui fait remarquer que ces transports. militaires sont en contradiction avec les assurances données par le comte Berchtold. Il demande si les dispositions du gouvernement autrichien ont changé. « Je ne crois pas, répond avec embarras le comte Szecsen ; je vais me renseigner. » M. Doumergue télégraphie à M. Paul Cambon qu’il lui parait impossible de laisser ainsi l’Autriche se préparer en pleine sécurité et expédier des forces contre nous tout en nous endormant par de bonnes paroles. Il prie notre ambassadeur à Londres de tenir le cabinet britannique au courant de cette singulière conduite. Peut-être le calcul de l’Autriche est-il de forcer la main à l’Italie. En tardant, comme elle l’a fait d’abord, à se prononcer contre la Russie, en reculant aujourd’hui encore sa décision à notre égard, l’Autriche espère sans doute nous obliger à prendre nous-mêmes contre elle l’initiative d’une déclaration de guerre. Les Empires du Centre pourraient ensuite trouver là un prétexte à soutenir qu’en vertu de la Triple-Alliance, l’Italie doit son aide à la puissance attaquée. Pour le motif inverse,