Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/40

Cette page n’a pas encore été corrigée

les postes qui leur sont assignés. Lc cœur serre, je leur adresse mes adieux et mes souhaits. Je vais, pendant la durée de la guerre, les remplacer auprès de moi par des retraités. Le général Duparge, blanchi dans la cavalerie, est, à raison de ses excellents services, désigné par le ministre de la Guerre pour succéder au dévoué général Beaudemoulin. Parmi les vieux officiers qu’il aura sous ses ordres, se trouveront des amis de longue date, que nous serons heureux de sentir à nos côtés dans les journées d’épreuve. Mon secrétaire général civil, M. Adolphe Pichon, et mon chef de secrétariat particulier, M. Marcel Gras, partent également pour l’armée. Je ne serai plus entouré que de têtes chenues et de barbes grises. Un de mes plus chers confrères du barreau, Félix Decori, n’étant plus d’âge à être mobilisé, s’offre à remplacer M.Pichon. J’accepte avec reconnaissance sa collaboration. Elle me sera précieuse, elle aussi, aux heures d’angoisse.

Aujourd’hui, à la Sorbonne, se sont réunies, sous la présidence de M. Appell, doyen de la Faculté des Sciences et membre de l’Institut, des personnes d’origines et d’opinions très diverses : M. Ernest Lavisse, M. Hanotaux, M. Maurice Barrès, Mlle Déroulède, Mgr Odelin, représentant l’archevêque de Paris, M. Dubreuilh, secrétaire du parti socialiste, M. Jouhaux, secrétaire de la Confédération générale du travail, M. Maurice Pujo, de l’Action française, des magistrats, des fonctionnaires, des industriels, des artistes, des hommes de lettres, tous animés d’une même foi, tous obéissant à une même pensée, celle de seconder l’effort des pouvoirs publics dans un vaste programme d’assistance aux victimes de la guerre. Donnant, comme l’armée,