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base15. Le gouvernement royal s’embarquera demain à Ostende pour le Havre, avec le personnel des divers ministères. Le roi restera en Belgique à la tête de ses troupes16.

Notre brigade de fusiliers marins, arrivée le 8 octobre à Gand, a été engagée dès le lendemain. Elle a fait un éclatant début. Elle a combattu toute la journée du 9 et toute la nuit du 9 au 10 contre des forces supérieures, qu’elle a repoussées en leur infligeant de grandes pertes.

Gallieni et le préfet de la Seine nous signalent la fréquence des raids de « taubes » sur la ville et la répétition des bombardements aériens. Je prie le général Hirschauer, qui commandait le génie dans le camp retranché de Paris et qui vient d’être mis de nouveau à la tête du service de l’aéronautique au ministère, de passer à mon cabinet pour me fournir des renseignements précis sur l’état de notre aviation. Il va s’arranger pour envoyer à Paris l’escadrille que réclame le général Gallieni.

Le G. Q, G. téléphone le soir à Millerand : « Violentes attaques sur plusieurs points. Nous avons gagné en beaucoup d’endroits. Mais nous n’avons perdu de terrain nulle part. » C’est bien. Mais, d’après ce que m’avait dit hier le colonel Pénelon, nous devions attaquer aujourd’hui avec les Anglais à l’aile gauche ; nous devions attaquer, au centre, avec les armées Maunoury et Franchet d’Esperey ; nous devions attaquer enfin sur les Hauts-de-Meuse. La bataille se prolonge et la décision s’éloigne. Comprimons encore notre cœur, comme disait Albert de Mun.



14. De M. Klobukowski, n° 559.
15. De M. Klobukowski, n° 561.
16. De M. Klobukowski, n° 564.