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rue Saint-Dominique, par M. Eugène Étienne. Les généraux qui ont pris part à la délibération sont : Joffre, Gallieni, Michel, Pau, Marion, Chomer, Menestrel, de Laogle de Cary, Meunier, Laffon de Ladébat, de Curières de Castelnau. Dans la pensée d’organiser de plus en plus fortement les formations de réserve, le Conseil a décidé de supprimer la brigade de réservistes de chacun des corps mobilisés et d’affecter, par contre, à chaque division active un régiment de réservistes à deux bataillons. Il a estimé qu’il y avait lieu de procéder à la création d’un XXIe corps d’armée et d’exécuter, dès le temps de paix, des travaux de défense, trop longtemps ajournés, dans la région de Toul et de Nancy. Enfin il a unanimement conclu à l’élaboration d’un nouveau plan, portant le numéro XVII et contenant les dispositions suivantes. Quatre armées, comprenant dix-huit corps et huit divisions de réserve, se concentrent en première ligne entre Mézières et Belfort. Une cinquième armée, composée de trois corps, se place en deuxième ligne, de Sainte-Menehould à Commercy. Elle sera prête à passer, s’il le faut, en première ligne. L’offensive est prescrite aussi rapide que possible. Nous devons opérer par les deux ailes, la droite en Lorraine, entre les massifs forestiers des Vosges et la Moselle en aval de Toul, la gauche au nord de la ligne ferrée de Verdun à Metz. Des forces intermédiaires, postées sur les Hauts-de-Meuse et dans la Woëvre, sont appelées à maintenir le contact entre les armées chargées des deux attaques combinées.

En vertu de ce plan de campagne, nos troupes vont donc marcher face à l’est et au nord-est. Tout au plus a-t-on prévu que les Allemands pourraient violer la Belgique pour envahir la France par la