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CHAPITRE XIV


Déclarations à la Chambre des députés et au Sénat. – La politique étrangère du gouvernement unanimement approuvée. — Concessions faites à l’Autriche. — Questions d’Andrinople et de Scutari. — Vœux de fin d’année.


L’opinion française commence à s’inquiéter des nouvelles contradictoires qui arrivent de Londres et comme j’ai promis aux Chambres de les renseigner toutes deux avant la fin de la session extraordinaire, je me propose de présenter, à la tribune de chacune d’elles, un nouvel exposé des événements et des négociations.

Des excès de zèle commis par des agents anglais en Égypte ont, dans l’intervalle, contribué à répandre le bruit d’une action britannique en Syrie, et l’on s’est un peu inquiété en France à l’idée que l’Angleterre pourrait convoiter un pays dont un grand nombre d’habitants se considèrent depuis longtemps comme nos protégés. Ces craintes sont tout à fait sans fondement. Dès le 5 décembre, sir Edward Grey a dit à M. Paul Cambon « Nous n’avons en Syrie ni intention d’agir, ni desseins, ni aspirations d’aucune sorte. Pour rassurer l’opinion, j’ai prié notre ambassadeur à Londres de demander au secrétaire d’État si je pouvais faire usage de sa déclaration devant le parlement. Il y a volontiers consenti. J’ai soumis, par avance, à sir Edward Grey le texte des paroles que je dési-