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CHAPITRE XIII


Saint-Pétersbourg et Vienne. — Une lettre de M. Jules Cambon. — Réception des délégués balkaniques au quai d’Orsay. — Visite de M. Daneff. La Conférence de la paix et la réunion des ambassadeurs. L’Autriche continue ses armements.


La modération restait, au contraire, la loi de Saint-Pétersbourg. Toute agitation y avait même peu à peu disparu « Il semble, me télégraphiait M. Georges Louis, le 10 décembre[1], que plus on parle fort en Allemagne, plus on s’agite en Autriche, plus ici on devient calme. M. Sazonoff, de même que son adjoint, s’exprime au sujet du discours de M. de Bethmann-Hollweg comme, si c’étaient paroles sans importance, et c’est aussi le mot d’ordre donné à la presse. En même temps, le ministère des Affaires étrangères se montre d’un optimisme tout nouveau. Tout était inquiétant, rien ne l’est plus. On ne peut encore dire d’une manière certaine, ni quelle est la cause réelle de ce changement à vue, ni s’il durera. Mon imprespression est qu’il est dû à l’action personnelle de l’Empereur. »

M. Sazonoff avait, de son côté, reçu la demande de conseil formée par la Serbie. Il avait répondu, avant de nous consulter, que le cabinet de Bel-

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