CHAPITRE XII
Dans une remarquable lettre du 4 décembre, M. Paul Cambon analyse minutieusement la situation générale[1] « Nous avons, me dit-il à propos de l’Autriche, assisté au développement de cette politique lente et à petits moyens nos agents ont signalé au département l’action des consuls austro-hongrois dans les Balkans. L’annexion de la Bosnie-Herzégovine et le conflit avec la Serbie en 1908-1909 nous ont montré comment, sans tirer l’épée, avec de simples démonstrations, et avec i’appui de l’Allemagne, l’Autriche espérait peu à peu étendre son hégémonie jusqu’à la mer Egée. La guerre des Balkans est venue bouleverser tous les calculs des hommes d’État de Vienne. Ils n’ont pas su la coalition des États balkaniques ou, s’ils l’ont sue, ils n’y ont pas cru et la proposition du comte Berchtold au mois d’août dernier a contribué à presser les événements. L’Autriche aurait pu empêcher la guerre. Elle ne l’a pas fait, parce qu’elle escomptait la victoire des Turcs et, après cette vic-
- ↑ Dépêche confidentielle du 4 décembre, n° 519. Série D, carton 38, dossier 1.