CHAPITRE VI
M. Briand avait envoyé par radio au Condé la substance des informations qu’il avait reçues, et je m’étais continuellement tenu en relations avec lui. À mon arrivée, je me fis représenter les dépêches et les télégrammes des derniers jours, et dès le lendemain, jeudi 22 août, nous eûmes à Rambouillet un conseil des ministres, auquel je soumis le compte rendu détaillé de mon voyage et lus les diverses notes que j’avais rédigées à Saint-Pétersbourg. Le conseil s’occupa ensuite, selon l’expression consacrée, des affaires courantes. C’était le moment où le prétendant El Heïba venait d’entrer à Marrakech ; il fallait envoyer de nouveaux renforts. Un congrès, peu nombreux, d’ailleurs, d’instituteurs syndiqués s’était tenu à Chambéry les jours précédents et avait adhéré à une œuvre intitulée le Sou du soldat, qui menaçait la discipline dans l’armée. M. Guist’hau saisit le conseil des ordres du jour votés dans la réunion de Chambéry. Il fut décidé à l’unanimité que les syndicats seraient invités à se dissoudre, et cette note fut donnée à la presse « Le conseil a estimé que les éducateurs de la jeunesse fran-
