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LES BALKANS EN FEU

fusse admis dans la compagnie, et m’écrivait « Il faut que vous sachiez que l’an dernier il fut vaguement question, pour L’autre, du prix Toirac. Mais, sans parler des redoutables concurrences, certaines difficultés empêchèrent que cette idée (qui venait de Claretie) n’aboutît. L’Académie Goncourt gêna. Sur quoi, je songeai qu’évincé par celle-ci, et, pour la seconde fois, devant renoncer, à cause d’elle, à l’agrément d’un prix (car déjà, il y a dix ans, une combinaison analogue, un prix Née, auquel avait songé pour nous Brunetière, après Le Désastre, avait dû être abandonné), je songeai, dis-je, à la possibilité pour moi seul d’un de ces prix que l’Académie spontanément décerne. » Et pour donner à cet adverbe « spontanément » tout son prix, il ajoutait « Mais, voici où perce l’impudeur (c’est lui qui le dit), si Raymond Poincaré n’a point encore voix au chapitre, il y a sous la coupole Henri Poincaré, que je n’ai point l’honneur de connaître et qui, prévenu par vous, me serait peut-être favorable. »

En 1912, à peine avais-je été nommé président du Conseil, que Victor Margueritte m’avait envoyé de chaudes félicitations

 « Cher président et ami,

« Je me réjouis de voir réaliser le souhait qu’après votre élection à l’Académie je formulais à la fin de mon étude de la grande Revue. Et tous les vrais Français s’en réjouissent aujourd’hui avec moi. Avec tous mes compliments affectueux. »

Bientôt après, Victor Margueritte s’était opportunément rappelé que, comme ministre des Affaires étrangères, j’avais sous mes ordres un de