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MENACE DE MOUVEMENTS OUVRIERS

soient respectés. Je lui indique que Ribot réclame une réponse dans les huit jours.

Pour Goritza, il m’assure que Clemenceau et lui sont d’accord pour s’opposer aux prétentions italiennes.

Pams vient également me voir avant le Conseil. Il se décide, pour plaire à Clemenceau, à nommer Marty à la préfecture de Marseille. Il paraît très sincèrement ennuyé de sacrifier Aubert.

Conseil. Clemenceau est très enroué. Il fait néanmoins d’une voix ferme le récit complet de son dernier voyage au front. Il se plaint de l’insuffisance des tranchées et des abris, de l’incommodité et de l’étroitesse des cantonnements. Il insiste pour qu’on améliore le ravitaillement à Salonique.

Il me signale un article de Merrheim, en partie censuré, qui contient, me dit-il, des menaces de mouvements ouvriers. Clemenceau est convaincu que l’Allemagne cherchera à provoquer des mouvements de ce genre au moment des prochaines offensives.

Pams insiste pour qu’on achète le plus tôt possible du blé en Espagne. Klotz répond qu’on cherche les crédits nécessaires, mais que les difficultés soulevées par l’Angleterre ne sont pas encore résolues.

Pams propose la nomination de Marty à Marseille à la place de Schrameck, qui serait nommé gouverneur général de Madagascar. Mais le Conseil ajourne cette nomination après des observations diverses de Henri Simon.

Clemenceau raconte à ses collègues que Viollette, après avoir voté l’autre jour contre le gouvernement, lui a fait demander un gouvernement général de colonie.

Boret annonce en Conseil la carte de pain de 300 grammes pour Paris.