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LE LENDEMAIN D’AGADIR

dans l’accord franco-allemand, à côté des charges publiques, des engagements connus, il n’y a pas de conversations ayant porté, dans la coulisse, sur des objets d’ordre économique. Je lui demande de dire si nous ne sommes pas exposés à ce qu’un jour, dans un an, deux ans, si des difficultés nouvelles se produisent, on nous oppose des sortes d’engagements mystérieux, officieux. S’il n’y en a pas, si vous pouvez affirmer qu’il n’y en a pas eu, il faut le dire.

« Le président du Conseil. — Je ne connais aucun engagement pris au nom du gouvernement français.

« M. Jaurès. — Pris au nom du gouvernement. Mais il y a eu…

« Le président du Conseil. — Il n’y a aucun engagement.

« M. Jaurès. — Mais il y a eu, monsieur le président du Conseil, dans la période dont j’ai parlé l’autre jour, une dualité de négociations…

« Le président du Conseil. — Il n’y a trace nulle part d’aucun engagement pris et je n’en connais aucun.

« M. Joseph Caillaux. — Il n’y a eu aucun engagement d’aucune sorte de pris en dehors de ceux soumis à l’approbation du Parlement. (Mouvements divers.)

« M. Jaurès. — Monsieur Caillaux ! (Exclamations.)

« M. Marcel Sembat. — Le silence est rompu ; la glace est brisée ! (Rires à l’extrême gauche.) »

Mais vainement M. Jaurès avait-il essayé d’exciter M. Caillaux en insistant sur le rôle occulte de M. Fondère. M. Caillaux, d’accord avec moi, n’avait pas soufflé mot. J’avais brièvement ré-