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LE LENDEMAIN D’AGADIR

dissent. Voilà la situation à laquelle elles ont conduit la France. (Applaudissements à droite.) »

J’avais protesté contre le pessimisme de ces dernières paroles ; j’avais dit, en outre, que je n’entendais pas risquer l’aventure d’une révision constitutionnelle, et j’avais ajouté : « Le gouvernement renouvelle volontiers l’engagement qu’il a pris spontanément dans la déclaration ministérielle, de soumettre le plus largement possible la direction de la politique extérieure au contrôle des Chambres et au jugement de l’opinion publique. Nous savons que ce qui fait la véritable force, l’efficacité réelle et durable, des conventions diplomatiques, c’est la consécration qu’elles trouvent dans les sentiments profonds des peuples. » La motion de M. Piou avait été repoussée par 358 voix contre 133. MM. Caillaux, Bouffandeau, Ferdinand Buisson, Deschanel, Jean Hennessy, Malvy, Viviani et la plupart des radicauxsocialistes avaient voté avec les républicains de gauche pour le gouvernement. Une autre proposition de révision de l’article 8, signée par M. Aubrîot et les socialistes, fut également repoussée par 364 voix contre 144 ; et aussitôt furent appelées par M. le président Brisson les interpellations sur la politique extérieure, qui avaient été déposées sous le cabinet Caillaux et n’étaient pas encore venues en discussion. MM. Abel Ferry, Joseph Reinach, Georges Berry, Guemier, de Chappedelaine, Denys Cochin, Paul Escudier, déclarèrent que, dans les circonstances actuelles, alors surtout que les négociations avec l’Espagne n’étaient pas terminées, ils renonçaient à la parole. M. Paul Bluysen présenta quelques observations et M. Jaurès

  • qui était le seizième orateur inscrit, vit son