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CHAPITRE V


Pendant que ne chôme pas la politique intérieure. — L’énigme allemande. — Le peuple et l’empereur. — Le parti militaire. — Conversations de M. Jules Cambon. — Les augmentations d’effectifs. — Guillaume II à Strasbourg. — Un rapport du colonel Pellé.


En même temps que le gouvernement s’attachait ainsi à résoudre, dans l’intérêt de la France et dans celui de la paix, les trois grands problèmes qu’avait posés le traité du 4 novembre, il trouvait devant lui, à l’intérieur et à l’extérieur, une des besognes les plus lourdes qui eût jamais incombé à un cabinet ; mais je dois dire qu’il apportait, dans l’accomplissement de cette tâche complexe, une volonté d’action concentrée et un sens de la solidarité ministérielle qui me facilitaient singulièrement l’exercice de ma présidence. Il n’est pas un seul de mes collègues de 1912 qui, depuis lors, ne m’ait parlé avec émotion de nos longs mois d’efforts communs et de confiante collaboration. Il n’en est pas un auquel je ne demeure reconnaissant du concours qu’il m’a prêté. Je n’ai souvenir d’aucun désaccord, d’aucun malentendu, et cependant il n’était pas de question, même secondaire, qui ne fût soumise à des délibérations attentives.

Dès les premières semaines, la politique inté-