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XXV


En chemin de fer de Nice à Monaco, souvent seule selon son goût, elle se délectait de cette fugue à travers la campagne. Comme dans un hamac, elle se sentait bercée dans cet emportement à la vapeur. Si cette route trépidante, cette féerie instantanément et disparue et continuante de pommes d’or, de feuilles luisantes, d’odeurs chaudes, parfumées, se perpétuaient toujours ! En cette courte heure, elle s’abîmait dans l’immensité de ce désir, sa sensation présente indiscontinue. L’arrêt du wagon à Monte Carl brusquement la tirait de sa chimère un moment réalisée. Elle se croyait si loin ! là seulement ! où donc son imagination avait elle-trotté ?