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Si dehors elle se rencontrait à une épingle, dont la pointe fut tournée de son côté, précipitamment elle rentrait, tout le jour restait dans la crainte d’un malheur. L’épingle avait-elle été disposée en sens inverse, tout lui souriait. Le Mercredi des Cendres, au retour du Véglione, le costume seulement changé, elle allait secouer Ludine à peine endormie. Il ne fallait, ce jour-là, manquer la cérémonie. Ludine consentait par complaisance. Une église lui était un peu telle qu’un vieux bijou rayé, dépoli, point regrattable à neuf. L’autre, en bonne catholique, s’empressait de remplir ce qu’elle considérait un devoir. De telles contradictions apparentes prenaient place dans la vie de Lazarine, sans qu’elle discontinuât une minute d’être, de se sentir la créature la plus naturelle du monde ; elle ne perdait l’équilibre dans sa pose corsée…