raison que, placé autrement, l’adversaire intercepterait pour le spectateur la vue de la machine. Mais on pourrait obvier facilement à cet inconvénient, soit en élevant les sièges de l’assemblée, soit en tournant vers elle l’un des bouts de la caisse pendant la durée de la partie. Le vrai motif de cette restriction est peut-être d’une nature bien différente. Si l’adversaire était assis en contact avec la caisse, le secret courrait quelque danger d’être découvert ; une oreille exercée, par exemple, pourrait surprendre la respiration de l’homme caché.
XIV
Quoique M. Maelzel, en découvrant l’intérieur de la machine, dévie quelquefois légèrement de la routine que nous avons tracée, toutefois, il ne s’en départ jamais assez, en aucun cas, pour créer un obstacle à notre solution. Par exemple, on l’a vu, dans un temps, ouvrir le tiroir avant tout le reste ; mais il n’ouvre jamais le principal compartiment sans fermer préalablement la porte de derrière de l’armoire n° 1 ; il n’ouvre jamais le principal compartiment sans d’abord tirer le tiroir ; il ne ferme jamais le tiroir sans avoir d’abord fermé le principal compartiment ; il n’ouvre jamais la porte de derrière de l’armoire n° 1 pendant que le principal compartiment est ouvert, et la partie d’échecs ne commence jamais avant que toute la machine soit close. Or, si on observe que jamais, pas même en un seul cas, M. Maelzel ne s’est départi de cette routine, dont nous avons tracé la marche comme nécessaire à notre solution, c’est déjà là un des plus forts arguments qui la puissent confirmer ; mais l’argument se trouve infiniment renforcé si nous tenons justement compte de cette circonstance, qu’il s’eu est quelquefois départi, mais jamais assez pour infirmer la solution.