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Le Joueur d’échecs de Maelzel.

propriétaire actuel[1]. Peu de temps après son achèvement, il fut exposé à Presbourg, à Paris, à Vienne, et dans d’autres villes du continent. En 1783 et 1784, il fut transporté à Londres par M. Maelzel. Dans ces dernières années, l’Automate a visité les principales villes des États-Unis. Partout où il s’est fait voir, il a excité la plus vive curiosité, et de nombreuses tentatives ont été faites, par des hommes de toutes classes, pourpénétrer le mystère de ses mouvements. La gravure qui précède donne une représentation passable de la figure que les citoyens de Richmond ont pu contempler, il y a quelques semaines. Le bras droit, toutefois, devrait s’étendre plus avant sur la caisse ; un échiquier devrait aussi s’y faire voir ; enfin le coussin ne devrait pas être aperçu tant que la main tient la pipe. Quelques altérations sans importance ont eu lieu dans le costume du Joueur d’échecs depuis qu’il est la propriété de M. Maelzel ; — ainsi, dans le principe, il ne portait pas de plumet.

À l’heure marquée pour l’exhibition, un rideau est tiré, ou bien une porte à deux battants s’ouvre, et la machine est rou-

  1. Cet article était écrit en 1835, quand M. Maelzel, qui vient de mourir récemment, montrait le Joueur d’échecs dans les États de l’Union. L'Automate, à ce que nous croyons, est maintenant (1855) en la possession du professeur J.-K. Mitchell, de Philadelphie. (Note de l’éditeur.)