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créations neuves qu’elles enfantent, — jusqu’à ce qu’il les vît se brisant enfin, et désormais inefficaces, contre le trône de la Divinité. Et non seulement un tel être pourrait faire cela, mais si, à une époque quelconque, un résultat donné lui était présenté, — si une de ces innombrables comètes, par exemple, était soumise à son examen, — il pourrait, sans aucune peine, déterminer par l’analyse rétrograde à quelle impulsion primitive elle doit son existence. Cette puissance d’analyse rétrograde, dans sa plénitude et son absolue perfection — cette faculté de rapporter dans toutes les époques tous les effets à toutes les causes — est évidemment la prérogative de la Divinité seule ; — mais cette puissance est exercée, à tous les degrés de l’échelle au-dessous de l’absolue perfection, par la population entière des Intelligences angéliques.

oinos. — Mais tu parles simplement des mouvements imprimés à l’air.

agathos. — En parlant de l’air, ma pensée n’embrassait que le monde terrestre ; mais la proposition généralisée comprend les impulsions créées dans l’éther, — qui, pénétrant, et seul pénétrant tout l’espace se trouve être ainsi le grand médium de création.

oinos. — Donc, tout mouvement, de quelque nature qu’il soit, est créateur ?

agathos. — Cela ne peut pas ne pas être ; mais une vraie philosophie nous a dès longtemps appris que la source de tout mouvement est la pensée, — et que la source de toute pensée est…

oinos. — Dieu.

agathos. — Je t’ai parlé, Oinos — comme je devais parler à un enfant de cette belle Terre qui a péri récemment — des mouvements produits dans l’atmosphère de la Terre…

oinos. — Oui, cher Agathos.

agathos. — Et, pendant que je te parlais ainsi, n’as-tu