finiment toutes les fonctions animales soumises au procédé. Je me sers du terme animal dans son sens le plus large, comme impliquant l’être moral et vital aussi bien que l’être physique. Je répète que le premier principe de l’embaumement consistait, chez nous, à arrêter immédiatement et à tenir perpétuellement en suspens toutes les fonctions animales soumises au procédé. Enfin, pour être bref, dans quelque état que se trouvât l’individu à l’époque de l’embaumement, il restait dans cet état. Maintenant, comme j’ai le bonheur d’être du sang du Scarabée, je fus embaumé vivant, tel que vous me voyez présentement.
— Le sang du Scarabée ! s’écria le docteur Ponnonner.
— Oui. Le Scarabée était l’emblème, les armes d’une famille patricienne très distinguée et peu nombreuse. Être du sang du Scarabée, c’est simplement être de la famille dont le Scarabée est l’emblème. Je parle figurativement.
— Mais qu’a cela de commun avec le fait de votre existence actuelle ?
— Eh bien, c’était la coutume générale en Égypte, avant d’embaumer un cadavre, de lui enlever les intestins et la cervelle ; la race des Scarabées seule n’était pas sujette à cette coutume. Si donc je n’avais pas été un Scarabée, j’eusse été privé de mes boyaux et de ma cervelle, et, sans ces deux viscères, vivre n’est pas chose commode.
— Je comprends cela, dit M. Buckingham, et je présume que toutes les momies qui nous parviennent entières sont de la race des Scarabées.
— Sans aucun doute.
— Je croyais, dit M. Gliddon très timidement, que le Scarabée était un des dieux égyptiens.
— Un des quoi égyptiens ? s’écria la momie sautant sur ses pieds.
— Un des dieux, répéta le voyageur.
— Monsieur Gliddon, je suis réellement étonné de vous