vaillai vivement, mais en silence. Je coupai la tête, puis les bras, puis les jambes.
Puis j’arrachai trois planches du parquet de la chambre, et je déposai le tout entre les voliges. Puis je replaçai les feuilles si habilement, si adroitement, qu’aucun œil humain — pas même le sien ! — n’aurait pu y découvrir quelque chose de louche. Il n’y avait rien à laver, — pas une souillure, — pas une tache de sang. J’avais été trop bien avisé pour cela. Un baquet avait tout absorbé, ah ! ah !
Quand j’eus fini tous ces travaux, il était quatre heures, — il faisait toujours aussi noir qu’à minuit. Pendant que le timbre sonnait l’heure, on frappa à la porte de la rue. Je descendis pour ouvrir avec un cœur léger, — car qu’avais-je à craindre maintenant ? Trois hommes entrèrent qui se présentèrent, avec une parfaite suavité, comme officiers de police. Un cri avait été entendu par un voisin pendant la nuit ; cela avait éveillé le soupçon de quelque mauvais coup : une dénonciation avait été transmise au bureau de police, et ces messieurs (les officiers) avaient été envoyés pour visiter les lieux.
Je souris, — car qu’avais-je à craindre ? Je souhaitai la bienvenue à ces gentlemen. — Le cri, dis-je, c’était moi qui l’avais poussé dans un rêve. Le vieux bonhomme, ajoutai-je, était en voyage dans le pays. Je promenai mes visiteurs par toute la maison. Je les invitai à chercher, et à bien chercher. À la fin, je les conduisis dans sa chambre. Je leur montrai ses trésors, en parfaite sûreté, parfaitement en ordre. Dans l’enthousiasme de ma confiance, j’apportai des sièges dans la chambre, et les priai de s’y reposer de leur fatigue, tandis que moi-même, avec la folle audace d’un triomphe parfait, j’installai ma propre chaise sur l’endroit même qui recouvrait le corps de la victime.
Les officiers étaient satisfaits. Mes manières les avaient convaincus. Je me sentais singulièrement à l’aise. Ils s’assirent,