n sentiment de piété envers une œuvre poétique que
des fatalités ont tant restreinte, quoique d’une portée
vaste et éternelle, nous invita à extraire des vers juvéniles
mainte pièce mise au nombre des plus sublimes de Poe, ou
dans le choix présenté ; enfin à n’omettre absolument du
reliquat propre à ravir en plus d’un cas encore les
passionnés de poésie, que quelques courts poèmes dénués, à
travers la traduction, d’intérêt.
Ainsi les vers groupés ici appartiennent, pour la plupart, à ce recueil des Poèmes de jeunesse pour lequel Poe se montra sévère, écrivant : « Des raisons toutes privées, quelques-unes ayant trait au péché de plagiat, et d’autres à la date des premiers Poèmes de Tennyson, m’ont induit, après certaine méditation, à republier ces compositions grossières de ma toute première adolescence. Elles sont imprimées verbatim, sans un changement fait à l’édition originale, dont la date est trop lointaine pour être à bon droit signalée. » Reconnaissons là un peu de cette exagération ironique qui porta l’auteur, après une lecture faite sans grand succès