plement historique. Telle fut la promenade de minuit solitaire du poëte, tel, parmi des souvenirs meurtris et le décor de l’heure, fut l’espoir subitement né dans son cœur pour l’enflammer, à la vue de l’étoile du matin, le croissant de diamant d’Astarté se levant comme un beau précurseur du bonheur et de l’amour qui l’attendaient encore dans le futur inexploré ; et tel le changement soudain de sentiments, la crainte mêlée de triste présage, qui survint à la découverte d’un point inaperçu d’abord, c’est que l’astre brillait comme un avertissement ou une ironie, droit au-dessus du sépulcre de la morte Ulalume. »
Au passage extrait d’un livre enthousiaste et vengeur, j’ajoute quelques explications inédites, qui m’ont été données par l’auteur au cours d’une lettre, datée de novembre 1876 : « Avez-vous déjà fait la traduction d’Ulalume ? C’est de tous les Poèmes peut-être le plus imaginatif et celui dont l’interprétation reste la plus difficile. On se méprend souvent sur l’allusion à Astarté, dont on fait une allusion à la lune. Fredericks, qui passe pour un de nos plus habiles artistes, dans une vignette illustrative du poème la représente ainsi, et un critique récent en parle également comme de « la lune prête à se coucher ». Bien sûr, ce n’est pas la lune, mais l’astre à croissant de l’espoir et de l’amour qui, après une nuit d’horreur et de désespoir, tentait le poète à l’espérance d’un bonheur qui ne devait plus lui appartenir. Je confesse que je ne compris pas moi-même le poème,