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le monde désolé, et a accablé son cœur solitaire de l’oppression d’une joie nouvelle. Cette dame dans la suite devint la confidente de tous ses chagrins d’écolier, et elle fut la seule influence rédemptrice qui le préserva et le guida, dans les premiers jours turbulents et passionnés de sa jeunesse. Par de rares et étranges chagrins visitée, elle mourut, et des mois après cette fin, ce fut l’habitude de l’adolescent de visiter de nuit le cimetière où gisait enseveli l’objet de sa jeune idolâtrie. La pensée de la morte solitaire remplit son cœur d’un chagrin profond et incommunicable. Quand les nuits étaient lugubres et froides, que les pluies d’automne tombaient et que pleurait sur les tombes le deuil du vent, il errait alors plus longtemps encore et ne partait que plus profondément en proie à ses regrets ".