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un homme de génie. Cependant nous avons entendu discuter de tapis, avec l’air d’un mouton qui rêve[1], maint gaillard absolument incapable d’arranger lui-même ses favoris. Chacun sait qu’un grand tapis peut être revêtu de grands dessins, et qu’un petit doit être couvert de petits ; — mais ce n’est pas là, bien entendu, le fin fond de la doctrine. En ce qui regarde le tissu, le tapis de Saxe est le seul admissible. Le tapis de Bruxelles est le passé-plus-que-parfait du style et celui de Turquie est le goût dans sa définitive agonie. Relativement aux dessins, un tapis ne doit pas être barbouillé, enjolivé comme un Indien Riccaree, — tout en craie rouge, ocre jaune et plumes de coq. Pour être bref, des fonds visibles avec des dessins éclatants, circulaires ou cycloïdes, mais sans aucune signification, sont, dans le cas en question, des lois inviolables. L’abomination des fleurs ou des images d’objets familiers de toute sorte devrait être exclue des limites de la chrétienté. En somme, qu’il s’agisse de tapis, de rideaux, de tapisseries ou d’étoffes pour divans, tout article de ce genre doit être orné d’une

  1. Dans l’original, ces mots sont imprimés en français. — C. B.