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blancheur de neige ; passablement amples, et descendant en plis fins, parallèles, d’une symétrie rigoureuse, juste au ras du tapis. Les murs étaient revêtus d’un papier français d’une grande finesse, à fond argenté, avec une cordelette d’un vert pâle courant en zigzag. Toute la tenture était simplement relevée par trois exquises lithographies de Julien, aux trois crayons, suspendues aux murs, mais sans cadres. L’un de ces dessins représentait un tableau de richesse ou plutôt de volupté orientale ; un autre, une scène de carnaval, d’une verve incomparable ; le troisième était une tête de femme grecque ; jamais visage si divinement beau, jamais expression d’un vague si provoquant, n’avaient jusqu’alors arrêté mon attention.

La partie solide de l’ameublement consistait en une table ronde, quelques sièges (parmi lesquels un fauteuil à bascule) et un sofa ou plutôt un canapé, dont le bois était de l’érable uni, peint en blanc crémeux, avec de légers filets verts, et le fond en canne tressée. Sièges et tables étaient assortis pour aller ensemble ; mais les formes avaient été évidemment inventées par le même esprit qui avait