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vers une source de cristal, à cinq pas environ plus loin, soit vers la route, soit vers un ou deux pavillons situés au nord, au delà du ruisseau, et complètement cachés par quelques caroubiers et catalpas.

À six pas tout au plus de la porte principale se dressait le tronc mort d’un fantastique poirier, si bien habillé, de la tête aux pieds, de magnifiques fleurs de bignonia, qu’il était difficile de deviner quel singulier et charmant objet ce pouvait être. Aux divers bras de cet arbre étaient suspendues des cages pour des oiseaux divers. Dans l’une, vaste cylindre d’osier avec un anneau au sommet, s’ébattait un oiseau-moqueur ; dans une autre, un loriot ; dans une troisième, l’impudent passereau des rizières ; et trois ou quatre prisons plus élégantes retentissaient du chant des canaris.

Les piliers de la piazza étaient enguirlandés de jasmin et de chèvrefeuille, et de l’angle formé par le corps principal de logis et l’aile de l’ouest s’élançait une vigne d’une richesse sans exemple. Défiant toute contrainte, elle avait d’abord grimpé jusqu’au toit inférieur, puis s’était élancée sur le supérieur, et, là, rampant et se con-