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nité, invisibles maintenant pour elle, aux yeux desquels, dans leur région lointaine, notre désordre apparaisse comme un ordre, notre non pittoresque comme pittoresque ; en un mot, les anges terrestres, doués d’un sentiment du beau raffiné par la mort, et pour les regards desquels, plus spécialement que pour les nôtres, Dieu a peut-être voulu déployer les immenses jardins-paysages des hémisphères. »

Dans le cours de la discussion, mon ami citait quelques passages d’un écrivain qui a traité la question du jardin-paysage, et que l’on considère comme faisant autorité :

« Il n’y a proprement que deux styles de jardin-paysage, le naturel et l’artificiel. L’un cherche à rappeler la beauté originale de la campagne, en appropriant ses moyens au décor environnant ; en cultivant des arbres qui soient en harmonie avec les collines ou la plaine de toute la terre voisine ; en découvrant et en mettant en pratique ces rapports délicats de grosseur, de proportion et de couleur, qui, voilés pour l’œil de l’observateur vulgaire, se révèlent partout à l’élève expérimenté de la nature. Le résultat du style naturel en fait de jardins se mani-