Page:Poe - Histoires grotesques et sérieuses.djvu/250

Cette page a été validée par deux contributeurs.

avec la garde-robe de famille et les bijoux. Les caves du château étaient bien fournies de vin, et ces diables de fous sont des connaisseurs qui savent bien boire. Ils ont largement vécu, je puis vous l’affirmer !

— Et le traitement ? Quelle était l’espèce particulière de traitement que le chef des rebelles avait mis en application ?

— Ah ! quant à cela, un fou n’est pas nécessairement un sot, comme je vous l’ai déjà fait observer, et c’est mon humble opinion que son traitement était un bien meilleur traitement que celui auquel il était substitué. C’était un traitement vraiment capital, — simple, — propre, — sans aucun embarras, — réellement délicieux, — c’était… »

Ici, les observations de mon hôte furent brusquement coupées par une nouvelle suite de cris, de même nature que ceux qui nous avaient déjà déconcertés. Cette fois, cependant, ils semblaient provenir de gens qui se rapprochaient rapidement.

« Bonté divine ! — m’écriai-je ; — les fous se sont échappés, sans aucun doute.

— Je crains bien que vous n’ayez raison, » répondit M. Maillard, devenant alors excessivement pâle.