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nous pouvions nous passer de toute une classe fort dispendieuse de surveillants.

— Et vous n’aviez de punitions d’aucune sorte ?

— D’aucune.

— Et vous n’enfermiez jamais vos malades ?

— Très-rarement. De temps à autre, la maladie de quelque individu s’élevant jusqu’à une crise, ou tournant soudainement à la fureur, nous le transportions dans une cellule secrète, de peur que le désordre de son esprit n’infectât les autres, et nous le gardions ainsi jusqu’au moment où nous pouvions le renvoyer à ses parents ou à ses amis ; — car nous n’avions rien à faire avec le fou furieux. D’ordinaire, il est transféré dans les hospices publics.

— Et maintenant, vous avez changé tout cela ; et vous croyez avoir fait pour le mieux ?

— Décidément, oui. Le système avait ses inconvénients et même ses dangers. Actuellement, il est, Dieu merci ! condamné dans toutes les maisons de santé de France.

— Je suis très-surpris, — dis-je, — de tout ce que vous m’apprenez ; car je considérais comme certain qu’il n’existe pas d’autre méthode de traite-