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suré, et je m’arrangeai tout de suite pour faire mon somme.

Quand j’eus fini, à ma grande satisfaction, et que je me réveillai, je regardai de nouveau l’horloge et je fus à moitié disposé à croire à la possibilité des accidents bizarres en voyant qu’au lieu de mes quinze ou vingt minutes habituelles, je n’en avais dormi que trois. Je repris donc ma sieste, et, enfin m’éveillant une seconde fois, je vis avec un immense étonnement qu’il était toujours six heures moins vingt-sept minutes.

Je sautai sur mes pieds pour examiner la pendule, et je m’aperçus qu’elle s’était arrêtée. Ma montre m’informa qu’il était sept heures et demie ; j’avais dormi deux heures, et mon rendez-vous était manqué.

« Rien n’est perdu, — me dis-je, — j’irai au bureau dans la matinée, et je m’excuserai. Cependant, que peut-il être arrivé à la pendule ? »

En l’examinant, je découvris qu’une des queues de raisin que je lançais à travers la chambre, pendant que l’Ange du Bizarre me faisait son discours, avait passé à travers le verre brisé et s’était logée,