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à remuer le bras droit. Mais ce principe ne peut pas s’étendre jusqu’à l’organisation humaine, où nous trouvons une différence radicale et marquée dans la conformation, et, de toute manière, dans les facultés des deux bras, le droit et le gauche. En réfléchissant sur ce dernier fait, nous rapprochons naturellement cette excentricité de l’Automate de cette particularité propre à l’organisation humaine. Et nous sommes alors contraints de supposer une sorte de renversement, car l’Automate joue précisément comme un homme ne jouerait pas. Ces idées, une fois acceptées, suffisent par elles-mêmes pour suggérer la conception d’un homme caché à l’intérieur. Encore quelques pas, et nous touchons finalement au résultat. L’Automate joue avec son bras gauche parce que, dans les conditions actuelles, l’homme ne peut jouer qu’avec son bras droit ; — c’est simplement faute de mieux. Supposons, par exemple, que l’Automate joue avec son bras droit. Pour atteindre le mécanisme qui fait mouvoir le bras, et que nous avons dit être juste au-dessous de l’épaule, il faudrait nécessairement que l’homme se servît de son bras droit dans une position excessivement pénible