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gagne qu’une seule. Si donc nous regardons le Joueur d’échecs comme une machine, nous devons supposer (ce qui est singulièrement improbable) que l’inventeur a mieux aimé la laisser incomplète que la faire parfaite, — supposition qui apparaît encore plus absurde si nous réfléchissons qu’en la laissant incomplète, il fournissait un argument contre la possibilité supposée d’une pure machine ; — c’est justement l’argument dont nous profitons ici.


IV


Quand la situation de la partie est difficile ou complexe, nous ne voyons jamais le Turc secouer la tête ou rouler ses yeux. C’est seulement quand son prochain coup est d’une nature évidente, ou quand la partie se présente de telle façon que pour l’homme placé dans l’Automate il n’y a pas nécessité de réfléchir. Or, ces mouvements particuliers de la tête et des yeux sont des mouvements propres aux personnes plongées dans une méditation, et l’ingénieux