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bien différent quand la porte de derrière de l’armoire no 1 est ouverte. Une lumière brillante pénètre alors l’armoire, et le corps de l’homme serait découvert s’il y était resté. Mais il n’en est pas ainsi. La clef placée dans la serrure de la porte de derrière a été un signal au bruit duquel la personne cachée a ramené son corps en avant jusqu’à un angle aussi aigu que possible, — se fourrant entièrement, ou à peu près, dans le principal compartiment. Mais c’est là une position pénible, dans laquelle on ne peut pas longtemps se maintenir. Aussi voyons-nous que Maelzel ferme la porte de derrière. Ceci fait, rien n’empêche que le corps de l’homme ne reprenne sa position première, — car l’armoire est redevenue assez sombre pour défier l’examen. Le tiroir est alors ouvert, et les jambes de la personne cachée tombent, par-derrière, dans l’espace qu’il occupait tout à l’heure[1].

  1. Sir David Brewster suppose qu’il y a toujours un grand espace derrière le tiroir, même quand il est fermé, — en d’autres termes, que le tiroir est « un faux tiroir ». Mais cette idée est absolument insoutenable. Une supercherie aussi vulgaire serait immédiatement découverte ; le tiroir, étant ouvert dans toute son étendue, fournirait ainsi l’occasion de comparer sa profondeur avec celle de la caisse.