Page:Poe - Histoires grotesques et sérieuses.djvu/13

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ses efforts pour dépister les assassins. Sa réputation, disait-il, avec un air essentiellement parisien, était en jeu ; son honneur même, engagé dans la partie. L’œil du public, d’ailleurs, était fixé sur lui, et il n’était pas de sacrifice qu’il ne fût vraiment disposé à faire pour l’éclaircissement de ce mystère. Il termina son discours, passablement drôle, par un compliment relatif à ce qu’il lui plut d’appeler le tact de Dupin, et fit à celui-ci une proposition directe, certainement fort généreuse, dont je n’ai pas le droit de révéler ici la valeur précise, mais qui n’a pas de rapports avec l’objet propre de mon récit.

Mon ami repoussa le compliment du mieux qu’il put, mais il accepta tout de suite la proposition, bien que les avantages en fussent absolument conditionnels. Ce point étant établi, le préfet se répandit tout d’abord en explications de ses propres idées, les entremêlant de longs commentaires sur les dépositions, desquelles nous n’étions pas encore en possession. Il discourait longuement, et même, sans aucun doute, doctement, lorsque je hasardai à l’aventure une observation sur la nuit qui s’avançait et amenait le sommeil. Dupin, fermement