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du parallèle, — l’interdit avec une rigueur d’autant plus impérieuse que ce parallèle a déjà été plus étendu et plus exact. C’est là une proposition anormale qui, bien qu’elle paraisse ressortir du domaine de la pensée générale, de la pensée étrangère aux mathématiques, n’a, jusqu’à présent, été bien comprise que par les mathématiciens. Rien, par exemple, n’est plus difficile que de convaincre le lecteur non spécialiste que, si un joueur de dés a amené les six deux fois coup sur coup, ce fait est une raison suffisante de parier gros que le troisième coup ne ramènera pas les six. Une opinion de ce genre est généralement rejetée tout d’abord par l’intelligence. On ne comprend pas comment les deux coups déjà joués, et qui sont maintenant complètement enfouis dans le Passé, peuvent avoir de l’influence sur le coup qui n’existe que dans le Futur. La chance pour amener les six semble être précisément ce qu’elle était à n’importe quel moment, c’est-à-dire soumise seulement à l’influence de tous les coups divers que peuvent amener les dés. Et c’est là une réflexion qui semble si parfaitement évidente, que tout effort pour la controverser est plus souvent