Page:Poe - Histoires grotesques et sérieuses.djvu/100

Cette page a été validée par deux contributeurs.

arrivée. Ce ne fut qu’à la brune que la précipitation indécente de ces mécréants offensa les chastes yeux de madame Deluc. Mais on nous dit que c’est le même soir que madame Deluc, ainsi que son fils aîné, entendit des cris de femme dans le voisinage de l’auberge. Et par quels termes madame Deluc désigne-t-elle le moment de la soirée où elle a entendu ces cris ? Ce fut, dit-elle, peu après la tombée de la nuit. Mais, peu après la tombée de la nuit, c’est au moins la nuit ; et le mot à la brune représente encore le jour. Ainsi il est suffisamment clair que la bande a quitté la barrière du Roule avant les cris entendus par hasard (?) par madame Deluc. Et quoique, dans les nombreux comptes rendus de l’instruction, ces deux expressions distinctes soient invariablement citées comme je les cite moi-même dans cette conversation avec vous, aucune feuille publique, non plus qu’aucun des mirmidons de la police n’a, jusqu’à présent, remarqué l’énorme contradiction qu’elles impliquent.

« Je n’ai plus qu’un seul argument à ajouter contre la fameuse bande ; mais c’est un argument dont le poids est, pour mon intelligence du moins, abso-