Page:Poe - Histoires extraordinaires (1869).djvu/514

Cette page a été validée par deux contributeurs.

supposer que, si les enfants n’ont pas trouvé les objets plus tôt, c’est parce que lesdits objets n’étaient pas encore dans le fourré ; parce qu’ils y ont été déposés à une époque tardive, — celle de la date, ou une de très-peu antérieure à la date de ces communications, — par les coupables eux-mêmes, auteurs de ces communications.

» Ce bosquet était un singulier bosquet, — excessivement singulier. Il était d’une rare épaisseur. Dans l’enceinte de ses murailles naturelles, il y avait trois pierres extraordinaires, formant un siège avec dossier et tabouret. Et ce bosquet, où la nature imitait si bien l’art, était dans l’extrême voisinage, à quelques verges, de l’habitation de madame Deluc, de qui les enfants avaient coutume de fouiller soigneusement les fourrés pour récolter de l’écorce de sassafras. Serait-il téméraire de parier — mille contre un — qu’il ne s’écoulait pas une journée sans qu’un, au moins, de ces petits garçons vînt se cacher dans cette salle de verdure et trôner sur ce trône naturel ? Ceux qui hésiteraient à parier, ou n’ont jamais été enfants, ou ont oublié la nature enfantine. Je le répète, il est excessivement difficile de comprendre comment les objets auraient pu, sans être découverts, rester dans ce bosquet plus d’un ou deux jours ; et il y a ainsi de bonnes raisons de soupçonner, en dépit de la dogmatique ignorance du Soleil, qu’ils ont été déposés, à une date relativement tardive, là où on les a trouvés.

» Mais, pour croire que la chose s’est passée ainsi, il