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il faut admettre qu’il y avait plus d’une bonne raison pour en douter. Si le véritable théâtre avait été, comme l’insinue le Commercial, dans le voisinage de la rue Pavée-Saint-André, les auteurs du crime, que nous supposerons demeurant encore à Paris, auraient naturellement été frappés de terreur par l’attention publique, si vivement poussée dans la vraie voie ; et tout esprit d’une certaine classe aurait senti tout de suite la nécessité de faire une tentative quelconque pour distraire cette attention. Ainsi, le fourré de la barrière du Roule ayant déjà attiré les soupçons, l’idée de placer les objets en question là où ils ont été trouvés a pu être inspirée très-naturellement. Il n’y a pas de preuve réelle, quoi qu’en dise le Soleil, que les objets retrouvés soient restés dans le fourré plus d’un très-petit nombre de jours ; pendant qu’il est plus que présumable qu’ils n’auraient pas pu rester là, sans attirer l’attention, durant les vingt jours écoulés entre le dimanche fatal et l’après-midi dans laquelle ils ont été découverts par les petits garçons. « Ils étaient complétements moisis par l’action de la pluie, — dit le Soleil, tirant cette opinion de journaux qui ont parlé avant lui, — et collés ensemble par la moisissure. Le gazon avait poussé tout autour et même les recouvrait partiellement. La soie de l’ombrelle était solide ; mais les branches en avaient été refermées ; la partie supérieure, là où l’étoffe était double et rempliée, étant toute moisie et pourrie par l’humidité, se déchira aussitôt qu’on l’ouvrit. » Relativement au gazon, ayant